Description |
Le séminaire se fonde sur les acquis des childhood studies, qui ont montré que l’enfance est une construction sociale, qui varie selon les lieux et les temps. Les enfants constituent par ailleurs une composante permanente de toute société et sont exposés aux mêmes processus socio-économiques et politiques que les adultes, en y étant toutefois soumis d’une façon spécifique (Qvortrup). Bien que trop souvent considérés comme immatures et inexpérimentés, les enfants n’adoptent pas passivement les représentations et les pratiques des adultes, mais sont des acteurs sociaux compétents, qui modèlent activement le monde social et politique et qui jouent un rôle central dans la transmission intergénérationnelle. Fort de ce constat, il s’agit 1) d’examiner les différentes stratégies institutionnelles (développées par l’Etat, les institutions religieuses, les groupes ethniques, etc.) pour déterminer l’expérience et les choix des enfants; 2) d’analyser comment les enfants font face aux agendas institutionnels dont ils sont la cible et comment ils développent des stratégies qui reflètent leurs propres préoccupations, priorités et buts. Partant du principe que l’ethnicité est tout à la fois situationnelle et relationnelle (Eriksen 2002: 58), nous explorerons plus particulièrement la manière dont les enfants et les jeunes appréhendent, produisent et reproduisent les relations interethniques dans leurs relations quotidiennes avec des pairs et des adultes. Dans un premier temps, nous nous focaliserons sur des cadres institutionnels, en particulier scolaires, fortement conditionnés par des idéologies nationales. Dans un second temps, nous privilégierons l’étude de contextes informels, davantage contrôlés par les enfants et les jeunes. Ce faisant, nous chercherons à comprendre comment les enfants, alors qu’ils naviguent entre différents espaces sociaux, ignorent, nient, contestent, revendiquent, construisent, réinventent l’ethnicité. La mise en perspective des pratiques et des représentations à l’œuvre dans différents contextes de la vie quotidienne apporte une contribution importante à l’étude de l’ethnicité, qui a été principalement considérée du point de vue des adultes, indûment perçus comme seuls acteurs dans les processus politiques. Lors des séances et en fonction de la littérature disponible, nous chercherons à étudier la manière dont la génération, une variable de l’analyse sociale, s’articule non seulement avec l’ethnicité et la classe sociale, mais aussi avec le genre. Les premières séances rappelleront certaines hypothèses et conclusions majeures des travaux portant sur l’ethnicité situationnelle, la perspective générationnelle et les ‘lieux’ fréquentés par les enfants. Puis nous nous concentrerons sur des études de cas se référant à des contextes scolaires et non scolaires, en exploitant des travaux qui se réfèrent à différents contextes sociopolitiques (Irlande, Chypre, Ouganda, Afrique du Sud, Norvège, USA, Argentine). |