• Ferrini Jean-Pierre
• Gelshorn Julia

• Ferrini Jean-Pierre
• Gelshorn Julia

L’approche ne sera ni historienne ni esthétique, mais littéraire. Il s’agira d’interroger quelques textes, dans l’histoire de la littérature, qui questionnent cette relation si féconde et si paradoxale entre l’écriture, le fait d’écrire, et la peinture, ou plus largement le fait de représenter visuellement quelque chose. On ne se demandera pas comment écrire sur la peinture, ou comment illustrer la littérature ; on essaiera plus empiriquement de se demander comment écrire la peinture, comment se rencontrent l’écriture et la peinture, voire la photographie. Il s’agira par conséquent de se demander en quoi « écrire la peinture » n’est pas exactement « écrire sur la peinture », l’élision de la préposition marquant un seuil.   

               La fameuse formule horacienne, Ut pictura poesis, l’ekphrasis ou l’hypotypose ne seront reprises qu’à des fins expérimentales ; des auteurs comme Homère, Virgile (et son Laocoon) ou Dante, comme des modèles du genre. Si les « Salons » de Diderot constitue un bon point de départ, le corpus privilégiera notre modernité (en se limitant principalement au domaine français) : du Chef-d’œuvre inconnu de Balzac ou du Peintre de la vie moderne de Baudelaire jusqu’à l’usage de la peinture chez Proust dans À la recherche du temps perdu. Mais plus encore, le séminaire se propose d’aborder des auteurs appartenant davantage à notre champ contemporain : Antonin Artaud (Van Gogh le suicidé de la société), Samuel Beckett, Georges Bataille (Manet), André Malraux, Claude Simon, Roland Barthes, Yves Bonnefoy, Peter Handke, Pierre Michon ou Pascal Quignard. On ne s’interdira pas également des incursions dans l’actualité littéraire plus récente. Le principe consistera à choisir une œuvre qui parle, qui fait parler en elle la peinture, ou ce qui relève de sa représentation.

Certaines séances du séminaire se dérouleront à Paris afin de pouvoir visiter une exposition sur Marcel Proust et les collections parisiennes. Le séjour parisien est prévu du 1er au 3 avril et remplace certaines séances à Fribourg