• Negel Joachim

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Selon un dicton célèbre de Karl Barth, « la véritable question œcuménique n'est pas entre les églises chrétiennes, mais entre les églises­­ et le judaïsme. Car c'est ici qu'a eu lieu le premier schisme fondamental ».

Les liens abordés par Barth sont d'une grande pertinence non seulement au niveau de la théologie œcuménique mais aussi d'un point de vue de la théologie fondamentale. Sur fond de philosophie des Lumières et de critique de la religion, la question de savoir ce qu'est la « révélation », qui s'est posée à nouveau au XXe siècle, n'est plus seulement menée entre théologiens catholiques et protestants (Barth, Jüngel, Pannenberg, Rahner, von Balthasar, etc.), mais aussi de plus en plus entre penseurs chrétiens et juifs (Cohen, Rosenzweig, Levinas etc.). Par ce biais se clarifie quelles sont les caractéristiques spécifiques des confessions et des religions respectives, mais peut-être aussi comment christianisme et judaïsme pourraient répondre conjointement aux défis d'une modernité séculaire.

Karl Barth, Dogmatique, I/1 et 2 (1932-1938), Genève : Labor et Fides, 1953-1955.

Emmanuel Lévinas, « La révélation dans la tradition juive », in: Révélation, Publications des facultés universitaires Saint Louis 1984, pp. 55-77.

Karl Rahner, Traité fondamentale de la foi : études sur le concept du christianisme, Paris: Centurion 1983 / Cerf 2011, pp.  163-202 (= Cinquième étape : histoire du salut et de la révélation).

Franz Rosenzweig: L’étoile de la Rédemption, Paris : Seuil 1982. (Surtout: Livre 2: « La voie ou le monde constamment renouvelé »).