• Dubuis Claudia

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Aujourd’hui, quand il s’agit de s’atteler à la tâche d’explication du comportement humain, les sciences du cerveau (neurosciences, sciences cognitives) semblent avoir conquis aussi bien l’espace public que l’espace scientifique. Comment considérer leur intervention du point de vue de l’anthropologie et de l’ensemble des sciences sociales ? Faut-il complètement délégitimer ces approches ou faut-il engager un dialogue avec elles ?

C’est cette discussion que ce séminaire va entreprendre, tout en gardant à l’esprit que la mise en perspective du difficile rapport entre biologique et social a déjà amplement été entreprise, tout particulièrement par l’anthropologie, quand il s’est agi des « races », du genre ou encore de la sociobiologie. La thématique « nature – culture » constitue bel et bien une thématique qui a marqué le développement de la discipline et demeure centrale pour les futur.e.s anthropologues.

Dans un texte inédit publié dans la revue Sensibilités (2018, no 5), le sociologue Norbert Élias (1897-1990) a soutenu la nécessité de la mise en œuvre d’une science unitaire de l’homme, qui prenne en compte le devenir biologique des espèces, l’histoire de longue durée des humains et l’évolution psychique des individus ; ces trois temporalités devraient être pensées dans le même mouvement, tout en rapprochant les sciences sociales des sciences biologiques. S’appuyant sur cette proposition, ce séminaire ne visera donc pas à former des spécialistes du cerveau, mais à présenter et à discuter une diversité de travaux empiriques solides produits par des anthropologues ou des sociologues autour de thématiques considérées comme relevant du champ d’expertise des seul.e.s spécialistes du cerveau tels que les rêves ou encore les émotions et les affects. Les présentations orales effectuées par les étudiant.e.s porteront, dans un premier temps, sur quelques-unes des critiques formulées par les chercheurs-ses en sciences sociales à l’égard des neurosciences. Dans un deuxième temps, seront sélectionnés des textes qui mettent en évidence les différentes démarches méthodologiques et les positionnements théoriques engagés par des anthropologues ou des sociologues ayant travaillé concrètement sur cette articulation entre le social et le biologique.

La validation du séminaire de 3 crédits consistera en une présentation orale suivie de la restitution d’un dossier.

Une bibliographie complète sera disponible sur moodle, ainsi que les textes des présentations effectuées par les étudiant.e.s.