Aristote voyait dans la nature ce qui a par soi-même le principe de son mouvement et de son repos. Quelle place des pensées reposant sur l’idée de création ont-elles pu faire à la nature, si celle-ci indique une autonomie de ce qui est dans le monde ?  

Dans ce cours qui se veut conjointement une initiation à la philosophie médiévale en sa « diversité rebelle » (P. Vignaux), nous envisagerons trois attitudes des Médiévaux par rapport à l’idée de nature : 1/ sa révocation (dans le kalâm asharite) ; 2/ la reprise de sa définition aristotélicienne, moyennant certaines adaptations, par les philosophes et théologiens (Avicenne et Thomas d’Aquin notamment) ; 3/ son dépassement, par la promotion d’une volonté libre, qu’elle soit divine ou humaine, chez des théologiens franciscains se réclamant d’Augustin (Duns Scot au premier chef).

Lecture complémentaire :

Etienne Gilson, L’esprit de la philosophie médiévale, Paris, Vrin, 1948