Alors qu’à la fin du XXème siècle, les religions semblaient avoir quitté le devant de la scène, les sociétés européennes sont aujourd’hui traversées par des mouvements identitaires mobilisant des idéologies à rhétoriques religieuses qui les mettent au défi dans leurs fondements sécuritaires et démocratiques. Les attentats du 11 septembre 2001 en sont l’une des expressions les plus marquantes. Or, si cette date a marqué l’histoire contemporaine, elle a aussi révélé une rupture profonde entre un certain Occident et les partisans d’une lecture révolutionnaire et politique de l’islam.

La Suisse n’échappe pas à ce phénomène connu sous le terme de radicalisation en lien avec l’islam ou de jihadisme. En effet, depuis 2001, les Services de renseignement de la Confédération ont enregistré 91 voyageurs du jihad, soit des personnes ayant quitté le territoire helvétique pour rejoindre des zones de combat. De plus, depuis 2012, quelque 700 personnes ont été enregistrées pour avoir diffusé du matériel jihadiste ou être connectées avec des personnes défendant une idéologie violente et 41 personnes présentent un risque sécuritaire élevé (Source : SRC, novembre 2021).

Afin de prévenir, mais aussi assurer des prises en charge adaptées des personnes radicalisées, il est aujourd’hui capital d’identifier et de comprendre les différents facteurs favorisant une entrée en radicalisation et d’anticiper des passages à la violence. Cette formation hybride, composée d’une séquence en vidéo-conférence, d’un travail individuel en ligne et d’une journée présentielle veut fournir aux participant∙e∙s des outils pour comprendre les mécanismes pouvant mener à une radicalisation et interroger le rôle de l’idéologie, des ruptures biographiques, des réseaux et des environnements dans ces processus.