Œuvre collective par excellence, la revue est l’une des formes d’expression préférées des surréalistes. C’est dans les revues que les formats traditionnels de la littérature sont repensés à la lumière de textes à caractère scientifique, que texte et image se combinent et se subvertissent mutuellement. C’est là aussi que se rassemblent et se chevauchent enquêtes et récits de rêve, manifestes et polémiques.
En 1924, Pierre Naville et Benjamin Péret fondent La Révolution surréalistes qui deviendra rapidement, sous la direction d’André Breton, l’organe officiel du surréalisme. Avec 12 numéros parus en cinq ans, ce périodique a joué un rôle majeur dans la dissémination française et européenne du mouvement surréaliste. Avec le début des années 1930, le paysage se diversifie : s’y côtoient notamment Le Surréalisme au service de la révolution (1930-1933), Documents (1929-1931) ou encore Minotaure (1933-1939), qui sont publiés par différents éditeurs, avec des idéologies parfois opposées. Ces revues réunissent des auteurs et des artistes liés, de près ou de loin, au surréalisme, comme par exemple Paul Éluard, Max Ernst, Alberto Giacometti, Salvador Dalì, Man Ray, Antonin Artaud, Marcel Duchamp, Michel Leiris, Dora Maar, Georges Bataille ou Pablo Picasso, pour ne mentionner ici que les plus connus.
Julia Gelshorn et Thomas Hunkeler, professeurs en Histoire de l’art et en Littérature française à l’Université de Fribourg, discuteront de l’importance de ces revues en les mettant en rapport avec les objets de désir que présente l’exposition du MUDAC. Ils chercheront à mettre en évidence que c’est dans les tracts, les poésies, les jeux de mots, les récits de rêves, les photographies et les explorations ethnographiques des revues surréalistes que ce désir s’écrit et se fabrique. C’est ainsi que les revues deviendront elles-mêmes, par leur design, des objets de désir.

Informations

18h00, 21 mars 2024

MUDAC _ Place de la Gare, 17, Lausanne 1003

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