Bourse Publié le 22.09.2023

Nouvelle collaboratrice au sein de la chaire d'histoire de l'art des temps modernes


Ce semestre, Dr. Angèle Tence profitera d'une bourse de trois mois pour mener à bien sa recherche sur Hans Fries, intitulée : La matérialité du corps et de l’âme dans l’œuvre de Hans Fries : une vision singulière des « fins dernières » dans les années 1500
Entre 1500 et 1510, Hans Fries, peintre et sculpteur originaire de Fribourg, réalise dans sa ville natale de nombreux retables et œuvres de dévotion privée. Les thèmes du Jugement final et du transport de l’âme vers l’au-delà (rapt diabolique ou élévation angélique), touchant au vaste topos des « fins dernières », traversent ce corpus de manière récurrente. Qu’il s’agisse du corps ou de l’âme séparée du corps, les figures peintes manifestent une plasticité, un « effet de relief », dont les corrélations avec la culture littéraire et orale de la région de Fribourg avant la Réforme (prédication, théâtre, littérature visionnaire et traités théologiques) nécessitent d’être approfondies. L’étude va néanmoins au-delà de la mise en valeur d’un « contexte » culturel et religieux. Les peintures des maîtres contemporains de Fries, tout comme les portails des églises et les retables sculptés de la région, semblent composer un remarquable réservoir de formes et de matières associant corps peints et sculptés, déterminant dans le rapport de Fries à la nudité. Proposant de dégager une certaine vision de l’eschatologie chrétienne chez cet artiste, notre étude élargira son objet en explorant le travail d’autres artistes helvétiques, peu mis en évidence, cela afin de dégager la singularité des figures de Hans Fries.  

Biographie
Angèle Tence a soutenu en 2021 une thèse d’histoire de l’art à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, intitulée Le corps précipité. Chute et châtiment dans l’art européen de la première modernité (XVe-XVIIe siècles). Au cours de son doctorat, elle a été boursière à la Villa Médicis-Académie de France à Rome et au Zentralinstitut für Kunstgeschichte de Munich. Elle a également participé à de nombreux colloques en France et à l’étranger, et enseigné à Angers, Paris et à l’université de Fribourg. Parallèlement au travail de publication de sa thèse, elle est l’autrice de plusieurs textes à paraître en 2024 dont « Les nus sconcertatissimi d’Andrea Commodi » dans les actes du workshop Corps troublants tenu à la Villa Médicis en 2020 (Académie de France à Rome/Macula Éditions) et « Réincarnations. La chair, le poids et l’impesanteur des élus et des damnés au jour du Jugement », dans Prendre corps : réflexions autour de l’Incarnation dans l’art italien de la Renaissance (actes du séminaire de recherche de Philippe Morel tenu en 2022, Éditions de La Sorbonne). Dans la continuité de sa thèse, ses recherches portent sur les imaginaires de la chute et de l’élévation ainsi que sur la matérialité pesante du corps dans la peinture et la sculpture de la première modernité.