Ses convictions, elle les slame à l’oral et les clame à l’écrit. Kaziwa Raim, rédactrice en chef de Spectrum, milite pour une presse engagée.
D’où t’es venue l’idée d’écrire pour Spectrum?
J’ai toujours aimé écrire et m’exprimer sur certains sujets qui me tiennent à cœur. J’ai débuté à la Fribune, le journal en ligne des étudiants, avant de rejoindre Spectrum. Je souhaitais me frotter à un autre média, à un autre format. J’étais de surcroît dans une phase de ma vie où je voulais tester d’autres choses.
Avais-tu déjà le poste de rédactrice en cheffe en ligne de mire?
Non, mais quand la place s’est libérée, je me suis mise sur les rangs. J’avais des idées et l’envie de les partager.
Suis-tu un plan de carrière?
Absolument pas! Moi, mon rêve, c’était de devenir écrivaine et mon ambition, plus pragmatiquement, de devenir enseignante. Je n’avais jamais prévu de devenir journaliste. Je réalise que ça me plaît vraiment, même si je ne suis pas certaine d’en faire mon métier. A voir!
En somme, que fait une rédactrice en cheffe?
Avec Selina Grossrieder, ma collègue germanophone, nous veillons à la qualité du magazine. On doit venir avec des idées, de l’actu. On définit ensuite en séance de comité la thématique des prochains numéros. Chaque membre de la rédaction peut venir avec ses propres suggestions. Nous devons ensuite les coacher, leur expliquer ce qu’est le style journalistique, comment mener une interview ou encore comment distinguer les faits de l’opinion.
Faut-il être de gauche pour être à la tête de Spectrum?
Pas du tout! De toute manière, nous ne pouvons rien décider toutes seules puisque nous devons prendre en compte l’avis du comité. Il y aussi une rotation rapide des membres de Spectrum qui, chacun à sa façon, amène ses propres idées et valeurs. Nous marquons toutefois le journal de notre patte. Avant que Selina et moi prenions la direction de Spectrum, le ton de était plus neutre, plus consensuel.
En prenant position, tu t’exposes à la critique?
Il y a des gens qui adorent notre travail, d’autres qui le détestent. Personne ne semble indifférent et, ça, c’est très bon signe pour un média. Il ne faut toutefois pas prendre les remarques personnellement et, de manière générale, les retours sont très positifs!
Mais les étudiants lisent-ils encore?
Bien sûr! La preuve? Les journaux s’arrachent comme des petits pains! Nous avons aussi développé notre site web avec des vidéos, des codes QR et ça marche plutôt bien.
Est-ce que ton engagement empiète sur tes études?
A fond! Et comme on n’est pas rémunéré à la hauteur du travail fourni – ce dont je ne me plains pas – , on doit «taffer» à côté. Je m’occupe notamment de la page jeune de la Liberté. Mais c’est uniquement la passion qui nous motive, les rencontres surtout, comme celles récentes avec Chimananda Ngozie Adichie et le slammeur Narcisse.
Questionnaire existentiel express
La vie d’étudiant-e, c’est une vie de….
…de caméléon. On doit tout le temps s’adapter.
Diplôme en poche, que feras-tu de ta vie?
Faire des projets nouveaux, encore et encore.
Dans 20 ans, comment vois-tu ta vie?
Je vois ma vie… floue.
Le rêve de ta vie?
Ecrire un livre et changer les choses.
Le regret de ta vie?
Je n’en ai pas d’assez forts pour m’en rappeler.
Le sens de la vie?
Ça va paraître naïf, mais je dirais aimer.
Une devise pour la vie?
Il faut oser!
Sur ton lit de mort, en jetant un œil dans le rétroviseur, tu te diras que ta vie…
C’était tendre, euh non! (Elle hésite) Que c’était plein!
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