RecherchePublié le 14.11.2023

Repos et mouvement : le mouvement du corps dans la poésie romaine de Catulle à Ovide


Photo : Delle_antichità_di_Ercolano,_1757-1779_(T._I-VII)_30198_(23406185169)

Résmué 

Ce projet explore le rôle du mouvement corporel dans la poésie romaine, de Catulle à Ovide, en particulier en ce qui concerne l’acte poétique lui-même. Comment le mouvement corporel influence-t-il le processus de création poétique? Quelle expression le mouvement corporel trouve-t-il dans la poésie? 

Contenu et objectif du projet de recherche

La poésie de la fin de la République et du début de l'Empire nous montre des figures chantantes ou poétiques en mouvement : les Parques (déesses du destin) font osciller leur corps en travaillant, tout en tissant le fil du destin et en chantant leur chanson (Catulle 64) ; le poète insomniaque se retourne dans son lit avant de composer enfin un poème (Catulle 50) ; chez Horace, le poète nous apparaît comme un gladiateur ou un cheval de course, un funambule ou un mime, chez Properce, le poème lui-même est présenté comme le corps d'une femme qui danse (Prop. 2.1). Ces figures et motifs iconiques sont ici étudiés ensemble pour la première fois. Le rapport à la poésie grecque est ainsi éclairé d'un jour nouveau : comment sont reçus des modèles lyriques qui, à l'origine, étaient exécutés en musique et, en partie avec de la danse ? Comment la mémoire de ces pratiques s'intègre-t-elle dans le contexte romain, où les poèmes ne sont plus représentés ? Dans quelle mesure le corps et ses mouvements restent-ils malgré tout présents dans la poésie, comment donnent-ils aux émotions une forme concrète et perceptible ? En plaçant le corps au centre, le projet va au-delà de la dichotomie voix/écriture, longtemps privilégiée dans la recherche et qui occultait le regard porté sur le corps.

Le projet comprend plusieurs recherches sur la poésie bucolique, lyrique, élégiaque, satirique et épigrammatique, ainsi que sur le concept philosophique de l'animi motus, l'émotion ou le mouvement intérieur.