Un département se présente

Le Département de français

Chaque membre du Département de français est un rouage essentiel, que l’on soit enseignant·e, étudiant·e ou chercheur·euse.

Les étudiantes et étudiants reçoivent une formation diversifiée et solide, et bénéficient d’un cadre académique stimulant pour vivre et faire vivre leur discipline. Les parcours d’études ont ainsi été conçus pour favoriser un engagement personnel, notamment dans le cadre de séminaires d’approfondissement interactifs.

Des étudiant·e·s et un département

À l’occasion de cette lettre d’information, la parole est donnée au Comité des étudiant·e·s, le CEDF, afin de présenter son Département. Le CEDF a choisi de le faire dans une vidéo.

Le Français à l’UniFR

  • Formation

    La formation s’appuie sur trois piliers : littérature médiévale, littératures classique et contemporaine et linguistique française.

    Ouverte à des champs disciplinaires voisins (philosophie, histoire de l’art, histoire, anthropologie), l’étude de la littérature française du Moyen Âge à nos jours embrasse l’histoire de la littérature, des faits et pratiques littéraires, du livre et de la lecture. Les étudiant·e·s profitent en alternance d’enseignements d’histoire et de théorie littéraires, et de séminaires où ils développent leurs capacités d’analyse, de réflexion et d’argumentation. Le cursus comprend des approfondissements en écriture critique et créative.

    En linguistique, la formation porte sur le système linguistique et sa mise pratique, que cela concerne le plan formel (phonétique, morphologie, syntaxe) ou l’étude du sens (sémantique) et des mécanismes interprétatifs (pragmatique). Science du langage, la linguistique étudie la production verbale dans ses manifestations les plus variées, en s’appuyant sur les courants et concepts théoriques majeurs, et sur la méthodologie rigoureuse qui lui est propre. Les étudiant·e·s sont formé·e·s dans des domaines aussi diversifiés que l’étude de la variation langagière, du français parlé, des phénomènes énonciatifs, du changement linguistique ou encore de la construction du lexique.

    Dans tout type de production langagière (oral ou écrit), un matériau formel, appréhendé par la vue ou par l’ouïe, produit un contenu perceptible par l’esprit (un sens), qui plongé dans un contexte (situationnel, historique, social, culturel) permet de construire une interprétation. L’interaction entre ces trois mêmes dimensions (forme, sens, interprétation en contexte) est appréhendée de manière originale et singulière par les trois piliers de notre formation.

    Le Département de Français collabore par ailleurs étroitement avec le Département de Germanistik pour proposer un programme d’études commun intitulé « Français et Allemand : Bilinguisme et échange culturel ».

  • Projets de recherche

    La réalisation d’une Encyclopédie Grammaticale du Français est un projet européen (Suisse, Belgique, France) qui vise à rassembler, sur un support électronique, le patrimoine des acquis de la recherche grammaticale sur le français, sous forme de synthèses publiées en libre accès, aisément consultables et régulièrement mises à jour.

    À noter que le comité éditorial de l’EGF coorganise un colloque international de linguistique sur la norme, à l’UNIFR, du 4 au 6 juin 2025. Gilles Corminboeuf est un des trois membres suisses du comité éditorial.

    L’intensification en français de Suisse romande est un projet de recherche qui se propose d’étudier les particularités de l’expression de l’intensité dans cette variété de français. Ce projet est à l’intersection de la syntaxe, de la sémantique et de la morphologie. Pour répondre à nos questions de recherche, nous travaillons à l’aide de corpus (tels que OFROM) et nous réalisons des expériences, ce qui est particulièrement rare pour documenter le français régional. Suzanne Lesage dirige ce projet et a été rejointe par Justine Salvadori.


    Légende : Illustration générée par IA avec l’aide de ChatGPT (OpenAI), 2025.

    Le projet Ofrom a l’ambition de constituer un portrait sonore de la Suisse romande, sous la forme d’une banque de données en ligne et en accès libre (enregistrements et transcriptions). En plus de sa valeur patrimoniale, cette archive sonore offre aux enseignant·e·s et aux chercheurs·euses en sciences du langage un corpus aligné texte-son d’enregistrements de conversations, muni d’une interface de recherche performante. Matthieu Monney (responsable technique) et Gilles Corminboeuf (comité de pilotage) contribuent au développement de ce corpus.

    Le projet « Éros galant 1650-1720 » se propose d’étudier un phénomène méconnu et sous-estimé : l’apparition, à partir du milieu du XVIIe siècle, d’un nouvel érotisme inspiré par la culture dite galante. En s’appropriant les valeurs qui définissent ce qu’on appelle alors la « galanterie » (paradigme culturel qui valorise la séduction et les rapports équilibrés entre hommes et femmes), ce nouvel érotisme modifie radicalement les représentations de la sexualité. La production érotique du premier XVIIe siècle, marquée par la veine gauloise et satyrique, cède en effet progressivement à une conception plus raffinée et égalitaire de la sexualité et du plaisir, véhiculée par des textes ludiques ou pédagogiques, en phase avec les goûts littéraires du lectorat mondain et sa curiosité en matière de sexe. Tirant parti des mutations que connaît alors le marché du livre et des spectacles (petits formats abordables, nouveautés littéraires, concurrence entre les troupes, etc.), ces nouvelles représentations de l’érotisme investissent des genres aussi diversifiés que le roman, la nouvelle, la poésie ou le théâtre.

    Le projet est financé par le FNS (Fonds national suisse de la recherche) et dirigé par le Prof. Claude Bourqui, avec la collaboration de Christophe Schuwey (MCF, Université Bretagne Sud), Arnaud Wydler (Postdoc, Université de Fribourg) et Anouk Delpedro (Doctorante, Université de Fribourg).

    Vernacular Literature and Medieval Universities. The Birth of a New Transnational Literary Identity (France and Italy, 1220–1399). Le projet MEDLUNI étudie l’impact des premières universités européennes sur la littérature romane. Entre 1220 et 1399, l’essor de la culture universitaire transforme les thématiques, les styles et les supports des textes vernaculaires : un processus qui façonne une identité littéraire et culturelle transnationale. Le projet analyse la circulation des œuvres et des auteurs issus des milieux académiques, en se concentrant sur la France et l’Italie, en raison de l’intensité de leurs échanges littéraires et intellectuels, de la qualité de la documentation biographique disponible et de l’ancrage urbain des universités. MEDLUNI, financé par un Marie Skłodowska-Curie Global Fellowship (Grant Agreement No. 101149368) est développé au sein du Département de Français par Valeria Russo, sous la supervision de Cristiano Lorenzi (Università Ca’ Foscari, Venezia) et de Marion Uhlig (Université de Fribourg).

    Écriture créative. Installées depuis 40 ans en Amérique du Nord francophone, les formations en écriture de création au niveau académique ont soulevé un grand nombre de débats sur le continent européen quant à leur légitimité artistique, leur pertinence pédagogique et scientifique, et leur potentiel socio-économique. Depuis 2021, à l’initiative de Sophie Jaussi et de Matthieu Corpataux, le Département de Français offre à ses étudiant·e·s de master un séminaire d’écriture créative crédité. Il autorise également que certains travaux soient rendus sous forme de création. Des initiatives similaires émergent dans les autres universités romandes. Leurs enjeux et leurs potentiels réels restent cependant encore largement impensés dans le champ académique suisse en littérature française. Un projet de recherche entend poser les premières pierres d’une réflexion théorique et concrète. Un colloque est notamment prévu en janvier 2026 afin de croiser les problématiques et les perspectives.


    Légende : Félix Fénéon dans le bureau de La Revue blanche, 1896.

    Métalepses médiévales (MétMéd). Dans Continuité des parcs de Cortázar (1956), le héros est assassiné par le personnage du roman qu’il lit. Dans Raoul de Cambrai (XIIe siècle), l’auteur est tué par son personnage, suite à quoi la chanson se poursuit en changeant de sujet et de forme. Ces «métalepses» se produisent aussi bien aux époques moderne et contemporaine qu’au Moyen Âge, où elles se manifestent dans les textes et les images. Le projet MétMéd souhaite compléter la recherche en montrant que les métalepses font l’objet d’une théorisation durant l’Antiquité, le Moyen Âge et la Prémodernité ; qu’elles apparaissent dans la littérature et les images médiévales ; enfin que leur valeur performative permet de mieux comprendre la narrativité médiévale.


    Légende : Jean de Vignay, Miroir historial, « Miracle de Nostre Dame : le peintre », 1463, peinture sur parchemin ms Paris, BnF, fr. 50, fol. 253v.

    Richard Huyghe participe au projet COST ENEOLI (European Network On Lexical Innovation), en tant que membre actif et représentant de la Suisse au sein du comité de pilotage. Financé par l’Union Européenne, ce projet réunit des chercheurs·euses, enseignant·e·s, doctorant·e·s et professionnel·le·s de la langue intéressé·e·s par la néologie. ENEOLI vise à affiner et à harmoniser la terminologie dans le champ de la néologie, à promouvoir des méthodologies scientifiques avancées, à mener des études comparatives sur l’innovation lexicale dans différentes langues, et à offrir une formation spécialisée aux divers acteurs concernés.

    Richard Huyghe et Gilles Corminboeuf participent activement au projet international Pulco (Prédire les Usages des LoCuteurs en français Oral : approches quantitative, expérimentale et comparative des alternances syntaxiques), dirigé par Juliette Thuilier, à l’Université de Toulouse-Jean-Jaurès. Dans cette recherche orientée syntaxe quantitative et expérimentale, l’objectif est d’identifier les facteurs qui président aux choix des locuteurs face à des alternances syntaxiques (p.ex. être allé vs avoir été), c’est-à-dire des cas où deux structures syntaxiques distinctes expriment des sens équivalents.

    En 2024, Thomas Hunkeler a été chargé par Gallimard de préparer l’édition, dans la « Bibliothèque de la Pléiade », des Œuvres complètes de Samuel Beckett. Ce travail est en cours avec une équipe composée de J.-P. Ferrini, Y. Mével, C. Montini, S. Ravez et P. Sardin. La publication est prévue pour 2028.


    Légende : Ó John Haynes (www.npg.org.uk).

    Avec ses collaboratrices Alma Decaix-Massiani et Velia Ferracini, Thomas Hunkeler dirige sous le titre En Voix croisées un projet de production de podcasts littéraires dédiés à la littérature suisse contemporaine, disponibles sur YouTube et Spotify. Ce projet lancé à l’occasion des 50 ans de la « Collection ch » est soutenu par la Fonds Frei et la Collection ch.

    Le projet Le Mercure de France et l’institution littéraire se situe au cœur des relations entre presse, littérature et champ politique. Comptant parmi les périodiques les plus durables et les mieux diffusés de l’Ancien Régime, le Mercure de France accueille les poésies et les récits d’écrivain·e·s de premier plan et de milliers d’auteur·e·s anonymes ou peu connu·e·s. Proposant des comptes rendus, il constitue un lieu de réception critique des œuvres et des spectacles, de la fin du XVIIe au début du XIXe siècles. Dirigé par Timothée Léchot, le projet inclut une thèse de doctorat (Léa Kipfmüller), des recherches postdoctorales (Ghazi Eljorf) et la constitution collective d’une base de données des textes et des auteur·e·s du journal (avec la collaboration de Maélie Conus et Anouk Delpedro).


    Légende : Exemplaires de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg.
    Photographie : Marc-Olivier Schatz.

    Mené par Anne-Frédérique Schläpfer, le projet Formes de l’engagement dans la littérature de Suisse francophone (1910-2010) questionne l’idée selon laquelle la littérature romande serait inactuelle et dégagée de questionnements socio-politiques. À la croisée de l’esthétique et de l’histoire, il examine les formes d’engagement littéraire à travers divers collectifs (institutions, revues, groupes d’écrivains) : les Cahiers vaudois (Première Guerre mondiale) ; les Rencontres internationales de Genève, le PEN Club et Rencontre (après 1945) ; puis le Groupe d’Olten (Guerre froide). En restituant la dimension transnationale de leurs réseaux, il met en lumière la diversité des engagements, réévalue des auteurs peu étudiés comme des textes canoniques et contribue à une histoire européenne de la notion d’engagement littéraire.

  • Initiatives et partenariats

    Le Département de Français, fort de son implication au niveau académique mais aussi dans le champ culturel, a multiplié les initiatives et les partenariats pour des résultats remarquables.

    Au sein de la Faculté, il entretient des liens privilégiés avec l’Institut de littérature générale et comparée, et avec l’Institut fribourgeois d’étude de la Renaissance et de l’époque moderne; à l’échelle nationale, il participe aux réseaux BeNeFri et Azur, qui permettent aux étudiant·e·s d’étoffer leur perspective de cours, ainsi qu’au programme de la CUSO et de l’Institut d’études médiévales pour les doctorant·e·s. Au niveau international, le Département peut compter sur le très fort réseau de ses collaborateurs·trices, qui ont mis en place des partenariats ambitieux avec plusieurs éminentes institutions comme l’IEA de Nantes, les Universités de Strasbourg, de Lorraine, de Toulouse, de Gand ou encore d’Oxford par le projet OxFrib.

    Le Département est particulièrement actif sur le terrain littéraire et théâtral : par la création d’une maison d’édition portée par les étudiant·e·s en collaboration avec le corps professoral – Les Presses littéraires de Fribourg –, il s’est affirmé comme une référence de la littérature romande, tout en offrant une formation pratique aux étudiant·e·s motivé·e·s. Le Département a en outre directement participé à la création du Choix Goncourt de la Suisse; et à l’extension romande du projet zurichois Buchjahr, plateforme de critique pour l’actualité littéraire, soutenue par Pro Helvetia, appelée Année du livre. Enfin, il collabore étroitement avec les festivals littéraires les plus importants, comme les Journées littéraires de Soleure ou les rencontres littéraires Textures, avec les institutions publiques majeures comme le Centre dramatique fribourgeois Théâtre des Osses, la BCU, la RTS ou l’interprofession LivreSuisse et s’engage en faveur d’une très forte transmission des savoirs et des compétences.