La traite des êtres humains est un phénomène de nos sociétés qui demeure complexe et difficile à appréhender, et ce pour plusieurs raisons. Notamment, elle peut revêtir différentes formes (exploitation sexuelle, exploitation de la force de travail, y compris dans le cadre d’activités illicites, trafic d’organes, etc.) et toucher des personnes d’origine, de genre ou d’âge différents. Bien souvent, la problématique déploie ses effets au-delà des frontières étatiques et répond à des mécanismes de contrôle des auteurs sur leurs victimes, qui restent pour la plupart difficiles à détecter, cerner et surtout neutraliser.

Sur le plan juridique, le droit international dédie des instruments spécifiques (Protocole de Palerme et Convention de Varsovie) à cette problématique. En Suisse, les questions liées à la traite sont non seulement réglées au niveau du droit pénal, mais relèvent également du droit des étrangers et du droit d’asile. Certains des effets de cette problématique tombent notamment sous le coup de la LAVI. L’approche sectorielle adoptée en Suisse n’est pas sans compliquer le travail des principaux acteurs.

L’objectif de cette journée est de rappeler, à travers une série d’interventions, le cadre légal applicable et de donner la parole aux différents acteurs impliqués afin de porter un regard croisé sur la problématique, d’identifier les défis qu’elle soulève et de proposer des solutions qui se veulent pragmatiques.