Dates et délais

29
mar

Tables brisées : La danse autour du veau d’or de Lucas van Leyden

Ouvert au grand public Conférence Autre
29.03.2019 11:45 - 12:30
Présentiel

Conférence de Dr Dominic-Alain Boariu, "Tables brisées : La danse autour du veau d’or de Lucas van Leyden", dans le cadre de l'Atelier "Théologie et pratique de l’iconographie dans le contexte de l’esthétique"

Peint autour de 1530, sans doute pour un usage dévotionnel privé, le triptyque de Lucas Van
Leyden La danse autour du veau d’or (Rijksmuseum, Amsterdam) marque une étape
importante dans l’iconographie de l’Exode. Le passage biblique choisi -­ … et le peuple s’assit
pour manger et pour boire, puis ils se levèrent pour se divertir. (Exode 32:6) -­ semble être le
prétexte idéal pour un renversement de paradigme. En déployant au premier plan toute une
foule bigarrée qui festoie gaiement, Lucas van Leyden ornemente le sujet principal de l’oeuvre
(l’idolâtrie) d’un prélude anecdotique jamais rencontré auparavant dans la peinture religieuse
au Nord des Alpes. Sa richesse narrative a capté toute l’attention des chercheurs. L’idole
minuscule au centre de l’image semble être le point de balancement entre deux identités :
celle imposée par les lois divines et celle assumée-­recherchée par la plénitude charnelle. La
quête identitaire des Israélites, livrés, pour ainsi dire, à eux-­mêmes, se passe graduellement
en trois phases qui sont autant de sacrilèges : haptique (fabrication de l’idole), gastrique
(consommation immodérée de nourriture et boissons) et kinésique (danse, embrassade).
Cette conscience-­inconscience de soi se réclame de multiples utopies qui sous-­tendent
l’ensemble : le Parnasse comme accès idéal aux dieux, l’Âge d’Or comme nostalgie des
origines, et le Pays de Cocagne, comme accès privilégié aux nourritures terrestres. De
manière générale, le triptyque de Lucas Van Leyden pose des questions ardues au chercheur
obligé de sortir de son domaine (histoire de l’art) pour questionner les binômes ontologiques
qui fondent tout être : identité-­altérité, soi-­ego, don-­contre don, etc. Ceci dans son apparence
narative. Car dans son essence descriptive le triptyque n’a jamais été envisagé fermé. Pour
l’expliquer (du lat. explico, déplier, déployer) il faudrait peut-­être le plier.


Quand? 29.03.2019 11:45 - 12:30
Où? MIS 04 Salle Jäggi
Avenue de l'Europe 20, 1700 Fribourg 
Intervenants Dominic-Alain Boariu, ass.-doct. en Histoire de l'art des Temps modernes
Contact Dominic-Alain Boariu
dominic-alain.boariu@unifr.ch
Av. de l'Europe 20
1700 Fribourg
+41 26 300 79 52
Pièces jointes
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