Editorial

Les vacances à la mer! Comme elles ont éclairé mes années scolaires (et universitaires, ne nous leurrons pas)! L’Espagne, l’Italie, l’ex-Yougoslavie, puis la Grèce, la Tunisie, le Maroc, ou l’Egypte au goût de sel et d’enfance, de quiétude et de soleil. Toute Fribourgeoise que je suis, voilà peut-être la première locution latine, la première notion d’histoire que j’ai pu m’approprier: Mare nostrum. Ma mer c’est elle, la Méditerranée. Et aujourd’hui encore, la guetter avec mes enfants, au détour des virages qui descendent vers Gênes, me donne des papillons dans le ventre comme si je rentrais chez moi. Est-ce parce qu’elle est au cœur des terres, Medi-terraneum, qu’elle est si chère à nos cœurs?

Redécouvrez-la dans ce numéro, comme on vous l’a parfois déjà contée en chanson, en film ou en peinture. Glorieuse, avec Tino Rossi et ses «îles d’or ensoleillées, aux rivages sans nuages, aux ciels enchantés» dont le décor et la beauté lui ont été accordés par une fée. Suivez nos auteurs dans la fascinante Egypte, à l’intérieur des gymnases grecs ou dans les échanges culturels du Moyen Age. Tragique et nostalgique, avec Georges Moustaki: marquée par les cicatrices de l’histoire, elle continue pourtant à vivre sous «un bel été qui ne craint pas l’automne». Les années ont passé et pourtant les migrants empruntent encore et encore ces voies dangereuses, fuyant les crises qui frappent d’autres rivages. Et si l’on n’y prend garde, Le champ d’oliviers de Van Gogh sera bientôt le seul que nous pourrons contempler, tandis que les profondeurs ensorcelantes du Grand bleu seront criblées de micro-plastiques et que les plages n’accueilleront plus que des caricatures de Bronzés irrespectueux qui soulèvent la colère des habitants du lieu.

C’est notre mer, prenons-en soin.

Bel été