La pauvreté : un instrument politique toujours actuel

   Être pauvre dans les quartiers en
   "renouvellement urbain"

   par Ewa Bogalska Martin

   La naissance des politiques de la ville en
   France et l’adoption des dispositifs de reconnaissance des quartiers dits "sensibles", c’est-à-dire, en difficultés sociales cumulées qui doivent faire l’objet de politiques spécifiques a transformé en profondeur les manières à travers lesquelles la question de leurs habitant-e-s est pensée. Classés "zones" d’éducation, de sécurité prioritaire, réputés pour le climat de violences, les problèmes de jeunesse, habités par des personnes qui vivent de minimas sociaux, et concernés par un taux de chômage double, voire plus, de la moyenne nationale, les quartiers "politiques de la ville" (QPV) sont devenus de véritables territoires de pauvres où, selon l’Institut national des statistiques et études économiques, vivent environ 4 millions de personnes. Nous analyserons ces transformations de "renouvellement urbain" souvent très radical et leurs conséquences dans un contexte toujours plus grand d'anomisation, de barrières morales, sociales et politiques qui les éloignent toujours plus de la sphère publique.

Ewa Bogalska-Martin est professeure de sociologie à l'Université Grenoble Alpes et directrice de l’équipe "Justice sociale" du laboratoire Pacte-CNRS. Elle travaille essentiellement sur les questions de vulnérabilité et de pauvreté.

Les conférences ont lieu le mercredi de 17h15 à 19h00, bâtiment Miséricorde, salle 03.3115, Av. de l'Europe 20, 1700 Fribourg.

Le programme complet est disponible ici.