Chaire UNESCO pour les droits de l’homme et la démocratie
Centrée depuis sa création sur les liens entre l'indivisibilité des droits de l'homme et les différentes formes de culture démocratique, la Chaire UNESCO pour les droits de l’homme et la démocratie à l'Université de Fribourg vise de façon interdisciplinaire la spécificité de chaque droit qui compose le système des droits de l'homme en même temps que les liens d’interdépendance essentiels à leur interprétation comme à leur mise en œuvre.
Elle analyse particulièrement la nature et la fonction des droits culturels au sein de l’ensemble universel, indivisible et interdépendant des droits de l'homme.
Ses activités sont réalisées en étroite collaboration avec l’Observatoire de la diversité et des droits culturels et de nombreux partenaires.
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Mission
La mission des chaires UNESCO consiste à développer la recherche, mais aussi l'enseignement, en lien avec le réseau mondial des chaires UNESCO, selon le Système de jumelage et de mise en Réseaux des universités (programme UNITWIN).
En 1998, une chaire UNESCO pour les droits de l'homme et la démocratie a été créée à l'Université de Fribourg, dans le cadre des activités de l'Institut interdisciplinaire d’éthique et des droits de l'homme (IIEDH) et de son équipe interfacultaire.
Centrée depuis sa création sur les liens entre l'indivisibilité des droits de l'homme et les différentes formes de culture démocratique, elle vise de façon interdisciplinaire la spécificité de chaque droit qui compose le système des droits de l'homme en même temps que les liens d’interdépendance essentiels à leur interprétation comme à leur mise en œuvre.
Au sein de cette indivisibilité, l’étude fut spécifiquement centrée sur les droits culturels, en tant que « catégorie de droits de l'homme » encore très peu développée.
« Une fonction importante de la chaire sera de développer la recherche et l'enseignement dans le domaine des droits culturels et de collaborer à l'élaboration des instruments dans ce domaine. » (Accord établissant la chaire, §6).
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Thématique
Universalité, indivisibilité et interdépendance : les trois principes assurent les liens entre éthique et droits de l'homme
L’universalité, l’indivisibilité et l’interdépendance des droits de l'homme sont les trois principes qui assurent l’objectivité des normes d’éthique politique fondamentale, car ils empêchent théoriquement les différents acteurs, étatiques ou non, de choisir les droits qui leur conviennent. La réalité est loin de cet idéal de démocratie partagée. La prise en compte de la diversité des cultures démocratiques dans une approche interdisciplinaire de l’éthique et des droits humains est le fil rouge de la Chaire.
La fonction des droits culturels
Les droits culturels, au sein de l'ensemble universel des droits de l'homme, sont les droits de chacun d’accéder, de pratiquer et de contribuer aux ressources culturelles qui sont nécessaires pour exercer son processus d’identification tout au long de sa vie.
Ils constituent une entrée importante pour établir systématiquement les liens entre éthique et droits de l'homme, autant pour l'analyse des droits, libertés et responsabilités de chacun, que pour l'observation, l'analyse et la critique des mesures politiques, juridiques et économiques de mise en œuvre.
Ils sont enfin l'interface obligée pour développer la compréhension et la protection mutuelles des droits de l'homme et de la diversité culturelle, en faveur d'une compréhension plus large, exigeante et concrète de l'universalité. -
Activités
en cours : développement, en collaboration avec l’Observatoire de la diversité et des droits culturels, d’un programme particulier sur les droits culturels des personnes, qui en raison du parcours migratoire d’elles-mêmes ou de leurs proches, des situations d’extrêmes violences et / ou d’extrême pauvreté qu’elles ont subies ou dont elles ont été témoins, sont porteuses des savoirs des plus précieux pour comprendre la force des droits culturels, la gravité de leurs violations, et les capacités de résilience.
en cours : programme, en collaboration avec l’Observatoire de la diversité et des droits culturels, sur les dimensions culturelles de chaque droit humain au sein du système universel, indivisible et interdépendant des droits de l'homme.
La Chaire Unesco a, dans ce cadre, organisé au mois de novembre une conférence sur les droits culturels des exilés en collaboration avec l’Observatoire de la diversité et des droits culturels ainsi que la Chaire Unesco sur la diversité des expressions culturelles de l’Université Laval à Québec. La thèse présentée est que toute clarification des sens culturels des droits humains rend plus visible et plus accessibles (opérationnelles) leur interdépendance et leur universalité. Les droits culturels des exilés, ne constituent pas seulement une liste, et ne se réduisent pas aux « accès à la culture », ni au respect tolérant d’identités, mais constituent un noyau central et spécifique au cœur de l’interdépendance des droits humains. Un document développé contenant les résultats du forum sera disponible en printemps.
« Les droits culturels des exilés », 26 novembre 2020ProgrammeRésumés des interventionsjusqu’en 2019 : analyse systématique des différentes conceptions de l'approche (politique) basée sur les droits de l'homme en développement (ABDH), en liaison avec le réseau des chaires UNESCO pour les droits de l'homme, la paix et la démocratie, et en lien étroit avec la Chaire Unesco de Bergame pour l’éthique du développement.
Parmi les activités marquantes antérieures, réalisées au sein de l’Institut interdisciplinaire d’éthique et des droits de l'homme :
- 2009 : collaboration avec le Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies et le Comité des droits économiques, sociaux et culturels lors de la création d’une procédure spéciale dans le domaine des droits culturels, et contribution aux rapports de la rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels.
- 2007 : contribution internationale décisive de la Chaire au développement des droits culturels, notamment depuis la publication, en 2007, de la Déclaration des droits culturels, dite « Déclaration de Fribourg », suivie d’un grand nombre de recherches, de publications et d’actions auprès des Organisations internationales, nationales et non gouvernementales.
- 2005 : Collaboration avec le Conseil de l'Europe à maintes reprises et notamment lors de l’élaboration de la Convention-cadre du Conseil de l'Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société (dite Convention de Faro).
- 2001 : collaboration avec l'UNESCO et l’Organisation internationale de la Francophonie lors de l’élaboration de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle et son interprétation.
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L’équipe
Le premier titulaire de la Chaire Unesco a été le professeur de droit constitutionnel Marco Borghi, de 1998 à 2016.
Eva-Maria Belser, professeure de droit constitutionnel et administratif, également co-directrice de l'Institut de fédéralisme, lui a succédé en 2016.
Sarah Progin-Theuerkauf, professeure de droit européen et de droit des migrations, également co-directrice du Centre de droit des migrations, a rejoint la Chaire en 2020 en tant que co-titulaire.
La coordination de la Chaire est assurée par Patrice Meyer-Bisch ; MER en philosophie politique (droits de l'homme et économie politique), coordonnateur de l’IIEDH jusqu’en 2016, actuellement président de l’Observatoire de la diversité et des droits culturels
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