26.11.2007

Droit et commerce équitable contre le travail des enfants


Depuis que l’O.N.U. a adopté la convention internationale des droits de l’enfant en 1989, le fait que les enfants sont des personnes de droit n’est plus sujet à discussion. La Prof. Eva Maria Belser de l’Université de droit de Fribourg explique : « La convention des droits de l’enfant des Nations Unies, ne se contente pas d’assurer aux enfants et adolescents des droits généraux valables pour les adultes ; elle statue également sur les devoirs de protection en particulier ainsi que – et cela est essentiel – sur le droit de tous les enfants et adolescents d’être toujours consulté lorsque des décisions les concernant sont prises. »

Master Droits de l’enfant

La Faculté de droit de l’Université de Fribourg propose depuis quelques années en commun avec l’Institut Universitaire Kurt Bösch de Sion (IUKB), un Master en Droits de l’enfant (Master of Advanced Studies in Children’s Rights, MCR). La formation de deux ans a lieu dans le cadre de la formation continue et est destinée aux personnes qui travaillent depuis au moins deux ans dans le domaine des droits de l’enfant. « Les étudiants et intervenants viennent du monde entier et travaillent pour des organisations internationales comme l’O.N.U. ou Unicef, l’Etat, la CE, des ONG ou universités », détaille la Prof. Belser.

Le module MCR, qui aura lieu du 26 novembre au 1er décembre 2007 à l’Université de Fribourg se concentre sur le thème du travail des enfants. L’Organisation Internationale du Travail (OIT) déclare que plus de 350 millions d’enfants auraient une activité rémunérée actuellement. Plus de la moitié de ces enfants seraient touchés par ce que l’OIT qualifie de la forme la plus grave du travail des enfants : travail dangereux, imposé ou esclavage, prostitution ou dans un milieu criminel (p.ex. vente de drogues). Alors que l’OIT se consacre entre temps prioritairement à l’éradication de ces formes extrêmes du travail des enfants, de nombreux consommatrices et consommateurs des pays du Nord, refusent catégoriquement d’acquérir tout produit issu du travail des enfants.

" Pour exaucer ce souhait et en même temps protéger son entreprise de tout ce qui pourrait nuire à son image, de plus en plus de firmes internationales créent leurs propres labels sociaux ", remarque la Prof. Belser. " Etant donné que ces labels n’ont qu’un impact ponctuel et que leur importance et leurs contrôles restent flous, ils ne peuvent que compléter des initiatives étatiques ou civiles, mais pas les remplacer ".

Le commerce équitable : un instrument efficace contre le travail des enfants

L’Organisation Fairtrade Label STEP a été invitée au Module MCR en tant qu’exemple de label social sérieux. STEP est le label pour le commerce équitable de tapis faits main et s’engage pour des standards sociaux crédibles et indépendants de l’économie. « Ceci passe par de bonnes conditions de travail, des salaires justes, des méthodes de production écologique, l’acceptation de contrôles indépendants et bien entendu la lutte contre le travail abusif des enfants » explique la co-directrice de Label STEP, Françoise Jirgens. « Les revendeurs de tapis qui portent notre label, s’engagent à respecter ces standards pour l’ensemble de leur assortiment de tapis faits main. Le respect de ces standards est systématiquement contrôlé ».

La cause du travail des enfants est presque toujours la pauvreté des parents. La conséquence pour Jirgens, « est que le commerce équitable représente un outil efficace pour combattre les causes du travail abusif des enfants – et pas seulement les symptômes – de façon durable. Car lorsque les parents gagnent assez pour nourrir leur famille, ils ne doivent pas envoyer leurs enfants travailler ». En outre, Françoise Jirgens explique : " c’est pourquoi le boycott par les consommatrices et consommateurs n’est pas la bonne solution, parce qu’il prive les travailleuses et travailleurs adultes de leur moyen d’existence. Il est bien plus judicieux que les gens des pays importateurs effectuent des achats responsables et portent une attention particulière aux labels d’organisations Fairtrade sérieuses ".


Contacts :

Prof. Eva-Maria Belser, Université Fribourg, tél. 026 300 80 93, e-mail : evamaria.belser@unifr.ch; web: www.unifr.ch/recht

Françoise Jirgens, Codirectrice Label STEP, tél. 061 271 77 66, e-mail : francoise.jirgens@label-step.org; web: www.label-step.org

Source : Marco Bowald, responsable de la communication à la Faculté de droit, tél. 026 300 80 07