Paléontologie13.06.2017

Les derniers varans d’Europe


Découverts à Athènes, de nouveaux fossiles ont permis de démontrer que les varans européens se sont éteints bien plus tard qu’on ne le pensait. Un constat posé par des chercheurs des Universités de Fribourg, Turin et Barcelone.

Les varans sont des reptiles moyens à grands, qui vivent encore aujourd’hui en Afrique, au Proche-Orient, dans le Sud de l’Asie, en Indonésie et en Australie. Les espèces actuelles appartiennent au genre des Varanus, qui comprend quelques-uns des plus fascinants et des plus imposants reptiles de notre époque, comme le dragon du Komodo (Varanus komodoensis), le plus grand saurien du monde.

La parenté disparue des varans est documentée en Europe depuis l’éocène (il y a 56 à 34 millions d’années). Le genre a connu sa plus large propagation sous nos latitudes au miocène (il y a 23 à 5.5 millions d’années), avant de disparaître  d’Europe au milieu du pliocène (il y a environ 2.5 millions d’années) – c’est du  moins ainsi qu’on le voyait jusqu’à maintenant.

Nouvelles découvertes dans la région d’Athènes
Cependant, une étude menée par les paléontologues Georgios Georgalis des Universités de Fribourg et de Turin, Andrea Villa de l’Université de Turin et Massimo Delfino des Universités de Turin et Barcelone, a pu dater de nouveaux restes de varans découverts dans la région d’Athènes, au milieu du pléistocène, c’est-à-dire il y a moins d’un million d’années.

Il s’agit des plus récents varans découverts en Europe. Ceux-ci ont donc disparu du vieux continent bien plus tard qu’on ne le croyait. Des os crâniens ont également été découverts, ce qui est très rare pour des varans.

Descendants de varans européens
La structure du crâne suggère que le varan d’Athènes est un parent plus proche des anciens varans d’Europe que de ceux qui vivent actuellement au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Ce qui permet de conclure que cette nouvelle découverte est plutôt un vestige des anciennes grandes populations de varans européens qu’un descendant d’animaux qui auraient migré plus tard vers l’Europe.

Pour appuyer cette thèse, plus de recherches sont toutefois nécessaires. Le spécimen découvert à Athènes laisse cependant supposer que la population de varans européens a peu à peu diminué et que ses derniers représentants ont trouvé refuge dans le Sud de l’Europe, avant de s’éteindre… bien pus que tard qu’on ne le pensait.

  • L’article a paru dans  le Journal of Vertebrate Paleontology.