Le mot de la RectricePublié le 22.04.2021

«La participation aux programmes est d'un grand intérêt»


L’Université vit d’échanges internationaux, tant au niveau de la recherche qu’au niveau de la formation: sans la coopération internationale, une recherche de qualité n’est pas imaginable. La participation de la Suisse aux programmes européens de recherche revêt ainsi une importance particulière car elle permet non seulement de collaborer dans un cadre institutionnel avec nos partenaires européens, mais aussi de participer à des programmes très attractifs au niveau international. Et sans la possibilité d’échanges internationaux, un aspect important pour la formation ferait défaut pour les étudiantes et étudiants ainsi que les doctorantes et doctorants. En effet, un séjour à l’étranger permet de se confronter à d’autres cultures, à d’autres langues et à d’autres traditions scientifiques, sans oublier la perspective de contacts scientifiques qui sont très souvent durables.

Dans ce sens, des relations stables entre la Suisse et l’Union européenne en général et la participation de la Suisse aux différents programmes de recherche et d’échange en particulier sont d’un grand intérêt pour les universités. C’est pourquoi, les discussions actuelles autour de l’avenir de l’accord institutionnel entre la Suisse et l’Union européenne – un accord qui permettrait de garantir pour les années à venir une relation stable entre les deux parties et, partant, une sécurité juridique – laissent en partie perplexe: certes, le projet contient certains éléments que la Suisse n’aurait pas souhaités, tout comme il contient d’autres éléments que l’UE n’aurait pas souhaités. En d’autres termes, le projet est un réel compromis entre les deux partenaires. Sur cette base, il convient bien entendu d’analyser son contenu et d’évaluer les avantages et les inconvénients du projet, ainsi que les risques de conclure un tel accord ou de ne pas le conclure.

D’un point de vue politique, les appréciations, conclusions et décisions politiques qui découlent de cette analyse peuvent parfaitement différer. Ce qui inquiète par contre dans le débat actuel, c’est que la discussion se déroule très souvent de manière extrêmement émotionnelle et sur la base d’affirmations – quant à la portée juridique du projet de l’accord institutionnel – qui ne correspondent pas du tout à son contenu, ceci au détriment d’une discussion rationnelle, basée sur des faits et respectueuse des avis divergents. L’Université a ainsi un rôle à jouer dans ce contexte (comme elle le fait de manière générale, entre autres, en organisant chaque année la Journée de l’Europe, la prochaine ayant lieu le mardi, 4 mai 2021, autour des questions de politique économique liées à la pandémie COVID-19), à savoir analyser d’un point de vue scientifique les différents enjeux, contribuer à ce que de tels débats puissent avoir lieu et à ce qu’ils se déroulent dans une atmosphère de respect mutuel.

Une telle atmosphère de respect des uns et des autres est centrale pour la vie universitaire. C’est aussi pourquoi le Rectorat a lancé une campagne contre le harcèlement sexuel au semestre d’automne 2020, et les activités y relatives sont reprises ce semestre. Le Rectorat remercie tous les membres de la communauté universitaire et les organisations actives au sein de l’Université de s’engager pour une Alma Mater dans laquelle chacune et chacun est respecté·e; ainsi, p.ex., l’EquOpp – la commission Equal Opportunities (équité et justice sociale) de l’AGEF – a lancé un sondage anonyme afin d’identifier les éventuels problèmes liés à des comportements discriminatoires au sein de l’Université.

L’Université est un lieu d’échange, d’épanouissement personnel, de formation et de recherche de haute qualité et de débats: engageons-nous pour qu’une atmosphère propice à cette vision soit garantie et que les défis actuels soient abordés non par des propos «moralisateurs», mais sur la base d’évidences scientifiques et de débats d’idées.

Je vous souhaite une bonne fin de semestre, malgré la situation difficile qui perdure, et espère vous retrouver aussi tôt que possible sur le campus. Restez en bonne santé et prenez soin de vous et de vos proches.

Astrid Epiney, rectrice