Publié le 19.05.2022

Quand j'étais enfant, je rêvais de...


Le Temps - « Tête chercheuse » – Six questions de Marie Maurisse au Prof. François-Xavier Amherdt  

1. Quand j'étais enfant, je rêvais de... devenir prêtre (catholique). Je m’y suis senti appelé dès l’âge de 5 ans, aussi loin que mes souvenirs remontent. Je ne voyais pas de plus belle vocation que d’être « ordonné » aux hommes pour leur « donner » Dieu.

2. Finalement, je suis devenu... prêtre catholique Par grâce de l’Esprit, j’ai pu réaliser mon aspiration profonde. J’ai reçu l’ordination des mains du saint pape polonais Jean-Paul II sur la place de l’aérodrome à Sion, ma ville, en présence de 50'000 personnes, le 17 juin 1984. Et j’ai exercé jusqu’à présent cinq passionnants ministères : vice-directeur du séminaire, puis vicaire épiscopal du diocèse de Sion, curé-doyen de Sierre et Noës, directeur de l’Institut romand de formation aux ministères laïcs et professeur ordinaire de théologie pastorale, pédagogie religieuse et homilétique à l’Université de Fribourg.

3. Concrètement, cela consiste en quoi ? La vie d’un prêtre professeur de théologie est fascinante : eucharistie quotidienne, nombreux mariages, baptêmes et funérailles, cours et séminaires, vie de la Faculté et de l’Université, accompagnement de travaux scientifiques, dont de très nombreux doctorats, conférences et colloques universitaires, journées d’études et d’animation, travail de communication dans l’opinion publique, etc.

4. Pourquoi mon travail est d'actualité ? La Faculté bilingue de théologie de Fribourg compte en tout près de 400 étudiants provenant de plus de 50 nationalités. Tous les futurs prêtres, diacres et agents pastoraux laïcs, femmes et hommes de Suisse romande s’y forment. Plusieurs congrégations religieuses y envoient leurs étudiants de diverses origines (Indiens et Philippins, Africains, Sud et Nord-Américains, Européens de l’Est, francophones et germanophones). Ma chaire se situe à l’interface entre la recherche et les défis du monde contemporains. Je suis ainsi régulièrement appelé à prendre position dans l’opinion publique sur des questions de foi et d’Église à partir de la Bible, de la Tradition, des observations des sciences humaines

5. Mon meilleur souvenir de chercheur. L’organisation à Fribourg du Congrès de la Société internationale œcuménique de théologie pratique en juin 2018 sur les médiations de la Parole de Dieu et l’édition des Actes, « Tout, tout de suite », dans les plus prestigieuses collections de théologie pastorale.

6. Et mon pire ! Le refus d’un projet par le Fonds national de la recherche sur la prédication dans les funérailles. J’ai l’impression que pour les instances académiques, priorité est donnée aux sciences dites « dures », « quantifiables et mesurables », par rapport aux sciences de l’homme et de l’esprit.

Fribourg, le 14 mai 2022

Abbé prof. François-Xavier Amherdt