Début décembre, le Sénat, organe délibératif suprême de l’Université de Fribourg, a approuvé la stratégie définie pour la décennie à venir («Stratégie 2030»). En tant qu’université complète, elle entend se distinguer par des formations et des activités de recherche interdisciplinaires. Ses caractéristiques spécifiques, à savoir son bilinguisme et son multilinguisme, son approche humaniste-éthique et la proximité entre ses membres, particulièrement cultivée, resteront ses atouts à l’avenir.

Consolider, étendre et développer: telles sont les priorités de l’Université de Fribourg pour renforcer sa position nationale et internationale durant la décennie à venir. Pour cela, la Stratégie 2030 prévoit de maintenir et de développer les pôles d’excellence sur le fédéralisme, l’Europe et dans le domaine de la science des matériaux. D’autres domaines clés doivent être créés et développés via la mise en réseau ciblée d’activités et de compétences déjà existantes. Citons notamment la thématique de la nutrition ou les sciences historiques. Dans ce cadre, les aspects éthiques et humanistes joueront un rôle central dans toutes les disciplines.

Une fonction de pont à tous les égards
«Nous sommes convaincus que la maîtrise des défis sociaux passe par une pensée en réseau et des solutions interdisciplinaires», déclare Astrid Epiney, rectrice de l’Université de Fribourg. Cette approche se reflète dans les activités de recherche comme dans les cursus, qui continueront à permettre aux étudiantes et aux étudiants de choisir des matières secondaires dans de très nombreuses disciplines. «La proximité physique sur notre campus unique, installé au cœur de la ville, constitue la base idéale pour favoriser les échanges et la confrontation académique si essentielle.»

Le rôle traditionnel de pont de l’Université de Fribourg est par ailleurs plus que jamais d’actualité: les défis posés par la cohésion sociale sont de plus en plus complexes. L’Université entend apporter une contribution substantielle au développement d’approches nouvelles et innovantes destinées à résoudre les questions et les problématiques sociales urgentes et complexes, en particulier dans le domaine de la cohésion sociale et sociétale, de la durabilité et de la digitalisation. A cette fin, elle souhaite notamment renforcer et développer les pôles existants autour des thèmes suivants: l’humain et son environnement, la digitalisation et la société, l’éthique, la coexistence de différentes religions et cultures dans des sociétés de plus en plus fragmentées, la compréhension des cultures linguistiques et du multilinguisme.

Un biotope linguistique unique
L’Université entend aussi spécifier sa politique linguistique dans des lignes directrices applicables par l’ensemble de sa communauté. Depuis toujours, elle propose deux langues d’enseignement, à savoir l’allemand et le français; d’autres langues les complètent aujourd’hui, notamment l’anglais, lingua franca scientifique. La politique linguistique de l’Université s’empare des défis du plurilinguisme à l’échelle de l’ensemble de l’institution et dans tous les domaines (recherche, enseignement et administration).

Située dans le canton francophone et germanophone de Fribourg, elle est la seule université en Suisse et en Europe à proposer une offre d’études complète dans ces deux langues. De nombreux cours et certains programmes d’études se déroulent par ailleurs en anglais. Les étudiantes et les étudiants peuvent aussi suivre des études bilingues et faire ajouter une mention correspondante sur leur diplôme. Pour cela, ils doivent avoir acquis au minimum 40 crédits ECTS dans chaque langue.

Un rayonnement considérable pour le Canton
Institution cantonale fondée en 1889, l’Université de Fribourg établit un plan stratégique tous les dix ans. Celui-ci est approuvé par le Sénat, organe délibératif suprême de l’Université. Le Sénat se compose de six membres désignés par l’Etat et six autres par la communauté universitaire. Le plan stratégique est porté à la connaissance du Conseil d’Etat.

L’Université contribue très fortement au rayonnement de son Canton. Les trois quarts de ses quelque 11 000 étudiantes et étudiants viennent en effet d’ailleurs. Elle joue un rôle important dans la vie économique de la région, tant au niveau de l’emploi que des infrastructures et du système d’innovation. Plus que dans n’importe quel autre canton, l’Université constitue ainsi un facteur d’attractivité essentiel du site.

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Photo: Hugues Siegenthaler