"Poutine ne devrait pas prendre le risque de gâcher les JO"

Jean-François Fayet, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Fribourg, décrypte la crise qui sévit à l'Est.

L'image a fait parler: la rencontre, cette semaine entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, venu pour tenter de désamorcer la crise. © KEYSTONE

A la question de savoir si un conflit est possible entre la Russie et l'Ukraine, Jean-François Fayet répond: "Du côté des Russes, je ne crois pas qu'il y aura d'initiatives fortes durant la période des Jeux Olympiques. Poutine ne devrait pas prendre le risque de gâcher les JO de son ami Xi Jinping."

L'expert du monde soviétique est plus inquiet pour ce qu'il adviendra après la manifestation sportive. "La plupart des acteurs n'ont pas vraiment intérêt à une désescalade. L'Ukraine profite des dollars américains pour moderniser son armée depuis des années, certains indépendantistes locaux profitent du commerce de guerre pour s'enrichir et élargir leur sphère de pouvoir, et plusieurs chefs d’État en délicatesse sur des questions de politiques internes profitent de cette question pour ne pas parler de leur déboire." Boris Johnson en tête.

Selon Jean-François Fayet, cette situation de crise trouve son origine lors de la dissolution de l'Union soviétique. Un événement qui a redistribué les cartes géopolitiques en Europe et particulièrement à l'Est. Entre 1999 et 2020, de nombreux anciens pays membres du bloc communiste ont rejoint l'OTAN. Citons entre autre la République tchèque, la Hongrie, la Roumanie ou encore le Monténégro.

L'Ukraine serait l’État de trop. Un pays lié culturellement et historiquement à la Russie. C'est aussi un point stratégique pour la Russie: l'Ukraine représentant historiquement la porte des invasions vers Moscou.

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RadioFr. - Vincent Dousse
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