Ce cours propose une analyse théologique et philosophique du changement de perspective intervenu dans la compréhension du concept de Révélation depuis le concile Vatican II. Avec la constitution Dei Verbum (1965), la Révélation n’est plus entendue comme une « information » (paradigme épistémologique) mais comme un acte : Dieu même se révèle (« auto-révélation »). Après avoir déployé l’horizon théologique sur lequel se détache Dei Verbum, notamment la Constitution dogmatique Dei Filius (Vatican I, 1870), il conviendra de situer le tournant « esthétique » du concept de Révélation opéré par le magistère de l’Église dans le contexte plus large de la réflexion des théologiens qui ont à la fois préparé et accompagné l’avènement de ce nouveau paradigme (comme Karl Barth, Karl Rahner, Hans Urs von Balthasar, Rudolf Bultmann) et sa reprise par la philosophie contemporaine (« phénoménologie de la Révélation »).

Constitutions Dei Filius et Dei Verbum ; Karl Barth, Dogmatique, « Prolégomènes » (Labor et Fides) ; Rudolf Bultmann, Foi et Compréhension, tome 1 (« L’historicité de l’homme et de la révélation ») (Seuil) ; Avery Dulles, Models of Revelation (Doubleday) ; Jean-Yves Lacoste, Dictionnaire critique de théologie (article « Révélation ») (PUF) ; Jean-Luc Marion, D’ailleurs, la révélation (Grasset) ; Karl Rahner, Traité fondamental de la foi (Cerf) ; Hans Urs von Balthasar, La Gloire et la Croix, tome 1 (« L’évidence objective ») (Aubier).