Journée d'étude Publié le 21.10.2024

La fabrique du rêve. Journée d'étude en l'honneur de Victor I. Stoichita


Le 4 novembre 2024 aura lieu une journée d'étude en l'honneur de Victor I. Stoichita, organisée par organisée par Antonella Fenech, Jérémie Koering et Michel Weemans au DFK (Paris). 

La fabrique du rêve. Songe et représentation au seuil de la modernité
Hazan, novembre 2024

Ce livre interroge le rêve, grande machine de l’imaginaire humain, par le biais de sa représentation picturale. « Peindre le rêve » implique « entrer » dans le rêve du rêveur, rendre visible ce qui est occulté, dévoiler ce qui est larvé. Le rêve suppose de multiples stratégies de chiffrage, lesquelles suscitent depuis longtemps maintes techniques de déchiffrage. Si les songeurs provoquent les onirologues, les peintres, à leur tour, mettent au défi les interprètes. Le livre s’arrête sur une plaie béante, qui prend parfois l’aspect d’une cicatrice, en l’occurrence sur la fêlure-suture où l’art défie le songe et le songe rencontre l’art. La matière première du livre est composée par la production picturale à l’aube des Temps modernes, secondée par la « science » de la discrimination des songes, mise au point dans l’Antiquité et ressuscitée à la Renaissance. Au IVe siècle apr. J.-C., le philosophe Macrobe avait en effet dressé une typologie des songes où il distinguait le songe énigmatique (somnium) qui « signifie » et « présage » sous un voile d’obscurité ; la vision (visio) qui dévoile l’avenir ; l’oracle (oraculum) qui manifeste une révélation d’origine divine ; les songes diaboliques et tentateurs (insomnia) engendrés par les soucis du jour ; et enfin les apparitions effroyables (visa). Jusqu’à quel point la représentation picturale des rêves se plie-t-elle à ces codifications ? Si les récits de rêves abondent au Moyen Âge, la Renaissance et l’Âge classique assisteront à l’éclosion d’un imaginaire peint, paradoxal à plusieurs égards. Quelle est la place de l’illusion onirique à l’époque de l’invention de la perspective ? Quels sont les défis impliqués par la représentation des états modifiés de conscience au temps de la découverte du cogito ? Comment se définit le statut du songe-signe dans le champ pictural ? Les artistes les plus importants, de Raphaël et Michel-Ange à Vermeer, de Giotto et Dürer à Bosch et Schongauer se sont arrêtés sur ces questions, en y apportant leurs réponses et leurs doutes. D’autres, moins célèbres, s’y sont attardés à leur tour, défiant par leur démarche les idées reçues de l’oniromancie classique tout autant que les capacités interprétatives du spectateur. Par cette réflexion critique au croisement de l’interprétation des rêves et de l’analyse des images, Victor I. Stoichita aborde un problème herméneutique fondamental : comment approcher l’indistinct, le flou, l’imprécis, l’obscur, le vague ?

9h30 Accueil par Peter Geimer

Directeur du DFK Paris

Introduction Antonella Fenech (CNRS/Centre André-Chastel) Jérémie Koering (Université de Fribourg) Michel Weemans (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Session 1 Modération Valérie Boudier (Université de Lille)

10h00 Lieu du songeur, paysage du rêve : un premier déploiement de l’image onirique dans la peinture du Tre-Quattrocento

Anne-Laure Imbert (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

10h30 Rêves en chaussons

Guillaume Cassegrain (Université Grenoble-Alpes)

11h00 Fragments de songe

Jérémie Koering (Université de Fribourg)

11h30 - 12h15 Discussion

Session 2 Modération Philippe Morel (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

14h30 Les rêves de Joseph par Bronzino: De Freud à Rachi

Sefy Hendler (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

15h00 Rêve’olutionnaire : Bosch et le songe satirique

David Zagoury (Université de Fribourg)

15h30 L’entre songe et vision

Ralph Dekoninck (UCLouvain)

16h00 - 16h30 Discussion

16h30 - 17h00 Pause café

Session 3 Table Ronde

17h00 - 19h00 Discussion autour de La fabrique du rêve. Songe

et représentation au seuil de la modernité (Hazan, 2024)

Victor I. Stoichita (Université de Fribourg), Ralph Dekoninck,

Antonella Fenech, Jérémie Koering, Michel Weemans

19h00 Cocktail dînatoire