07.11.2012

Feu vert pour une étude sur le cerveau à partir de larves de mouches des fruits.


Comment fonctionne notre cerveau? Qu’est-ce qui circule à l’intérieur de ce réseau constitué d’innombrables neurones? C’est en examinant des larves de mouches que le Prof. Simon Sprecher de l’Université de Fribourg tentera de fournir une ébauche de réponse à cette grande question. Pour son projet, le biologiste du Département de zoologie a décroché le «ERC-Starting Grant» du Conseil Européen de la Recherche.




Des larves de mouche des fruits dans des éprouvettes (Photo: Thinkstock)

Plus d’un chercheur a déjà connu un échec dans cette tentative d’expliquer le fonctionnement complexe du cerveau humain. C’est pour cette raison que la compréhension de cet organe exceptionnel représente encore et toujours un véritable défi pour la communauté scientifique. Pour ne pas perdre son chemin dans cet enchevêtrement de milliards de neurones, le Prof. Simon Sprecher a décidé d’explorer un cerveau d’une dimension on ne peut plus plus modeste; en effet, le biologiste étudiera le cerveau de simples larves de mouches des fruits (Drosophila melanogaster). Grâce au soutien financier du Conseil Européen de la Recherche (European Research Council, ERC), Simon Sprecher va pouvoir former une équipe chargée d’analyser dans le moindre détail le système visuel des larves de mouches des fruits durant les cinq prochaines années.

Guidées par la lumière – mais comment?

Il se trouve que l’oeil de la larve de mouche des fruits est composé uniquement de deux sortes de neurones photosensibles, à savoir quatre cellules distinguant le bleu et huit détectant le vert. Ces photorécepteurs transmettent les informations à un petit groupe de neurones dont le nombre limité a rendu possible leur identification et leur manipulation génétique par les chercheurs. Le but de ce projet de recherche est de mettre à jour les voies d’acheminement des informations et les différents types de fonctions présents dans ce réseau de neurones à l’aide de la microscopie électronique en 3D et de là en déduire comment le système visuel des larves parvient à convertir un stimulus lumineux en un comportement organisé – par exemple, de quelle manière une larve, qui craint la lumière, apprend à se diriger volontairement vers une source de lumière dès lors qu’elle sait y trouver de la nourriture. Une meilleure compréhension du contrôle exercé par le système nerveux sur le comportement rencontrera certainement un vif écho en neurologie.

Le projet de recherche sera soutenu par un «ERC-Starting Grant» d’un montant d’environ 1,5 million d’euros. Les «ERC Grants» (bourses du CER) sont considérées comme la plus haute distinction européenne en matière de recherche de pointe. Elles sont attribuées pour subventionner des nouveaux projets de recherche de base et ainsi donner une liberté suffisante aux chercheurs qui se consacrent à des travaux de pionniers.

Contact:
Prof. Simon Sprecher, Département de biologie, zoologie, 026 300 89 01, simon.sprecher@unifr.ch