15.11.2011

Action décisive de l'horloge interne contre le cancer de la peau


Vous partez au soleil? Attention, la traversée de plusieurs fuseaux horaires cause un décalage qui bouleverse notre horloge interne et sensibilise notre corps aux perturbations externes et aux rayons UV nocifs, ainsi que l’ont découvert des chercheurs de l’Université de Fribourg et du Centre de régulation génomique de Barcelone.

 Les cellules souches renouvellent en permanence notre peau. Les chercheurs du Département de biologie de l’Université de Fribourg et du centre de régulation génomique de Barcelone ont découvert que les cellules souches accomplissent leur travail sur un rythme de 24 heures, contrôlé par l’horloge interne. Si l’horloge perd la cadence, des tumeurs peuvent se former. Les cellules souches sont des cellules précurseurs, à partir desquelles le corps produit différents tissus. Elles fabriquent en permanence de nouvelles cellules de la peau pour remplacer les vieilles, usées par des agressions quotidiennes, les rayons UV et les agents pathogènes. Le Prof. Urs Albrecht et le Maître-assistant Jürgen Ripperger de l’Université de Fribourg ont examiné, en collaboration avec Salvador Aznar Benitah et ses collègues du Centre de régulation génomique de Barcelone (CRG), comment ces cellules souches sont contrôlées. Les résultats du groupe de recherche ont été publiés dans le magazine scientifique Nature.

Il est apparu que le comportement des cellules souches est guidé par l’horloge biologique interne. Il s’agit d’un système complexe qui contrôle différentes fonctions et comportements du corps en suivant le cycle jour-nuit. Notre cycle de sommeil et de veille en l’exemple le plus connu. L’horloge interne régule les cellules souches cutanées de façon à ce qu’elles se divisent afin de renouveler la peau, surtout le soir et durant la nuit, empêchant ainsi que le génome ne soit détérioré par le rayonnement UV du soleil lors de ce processus délicat. Les chercheurs ont examiné ce qui se passe lorsque l’horloge interne se dérègle. Dans ce but, ils ont bloqué deux «gènes de l’horloge». Les cellules souches cutanées ont ainsi perdu le rythme, ce qui a induit des problèmes lors du vieillissement de la peau et de la formation tissulaire. Ces cellules sont, en outre, devenues plus sujettes au cancer.
Cette observation pourrait avoir un impact certain sur la recherche sur le cancer de la peau. En effet, L’horloge interne s’affaiblit lorsque nous vieillissons. Il faut maintenant découvrir si la dégénération tissulaire et la formation de la tumeur peuvent être freinées lorsqu’une «jeune» horloge interne est introduite dans un vieux tissu.

Lien vers l’article de Nature: http://www.nature.com/nature/journal/vaop/ncurrent/full/nature10649.html

Contact: Prof. Urs Albrecht, Département de biologie, Université de Fribourg, 026 300 86 36, urs.albrecht@unifr.ch