20.11.2013

Quel pays sera la prochaine victime des insectes nuisibles?


Dans le futur, le changement climatique va intensifier l’invasion d’insectes nuisibles en Europe. C’est la constatation d’une équipe de recherche du Département de biologie de l’Université de Fribourg. En collaboration avec la station de recherche fédérale Agroscope ART et l’Université de Neuchâtel, elle a pu déterminer quels facteurs augmentent la probabilité d’une installation durable de nuisibles en Europe.


La chrysomèle des racines du maïs du nord (Diabrotica barberi) au travail (Photo: Wikimedia).

Dans cette étude, publiée online dans la revue scientifique Diversity & Distributions, les scientifiques ont mis en évidence l’influence du commerce global de produits issus de l’agriculture, de la culture de plantes hôtes et du climat sur l’invasion d’insectes nuisibles en Europe. Les biologistes ont constaté que, si ces trois facteurs jouent un rôle important dans le processus d’établissement des nuisibles dans un nouveau pays, c’est surtout la taille de la surface de culture des plantes hôtes qui est décisive. Ils ont dressé une liste de pays européens qui, d’après leurs calculs, présentent une grande probabilité d’être les prochaines «victimes» d’un tel déferlement; l’Italie, la France, l’Espagne, la Hongrie et l’Allemagne y figurent en bonne place. Ils ont également recensé les possibles candidats à l’invasion. Parmi eux se trouvent, entre autres, des insectes tels que le ver du cotonnier asiatique (Spodoptera litura), la chrysomèle des racines du maïs du nord (Diabrotica barberi) et l’élatéridé (Pheletes californicus).

D’après les résultats de la recherche, ce sont surtout les pays d’Europe du nord-est qui, en lien avec les prochains changements climatiques, courront le plus grand danger d’invasion d’ici la fin de ce siècle, alors que les Etats d’Europe centrale pourraient même voir le risque diminuer. Ces conclusions se révèlent d’une grande utilité pour les autorités phytosanitaires nationales, qui pourront ainsi mettre en place des stratégies de contrôle spécifiques adaptables aux risques encourus par chaque pays concerné.

L’étude intitulée «Quarantine arthropod invasions in Europe: the role of climate, hosts and propagule pressure» est un complément au projet de recherche «Gaps in Border Controls Are Related to Quarantine Alien Insect Invasions in Europe», qui a déjà montré que des contrôles douaniers lacunaires d’importation de produits agricoles peuvent conduire à la propagation d’insectes nuisibles en Europe.

Lien vers l’étude: «Quarantine arthropod invasions in Europe: the role of climate, hosts and propagule pressure»

Kontakt: Sven Bacher, Département de Biologie, + 41 26 300 88 22, sven.bacher@unifr.ch