|
---|
Evolution du profil thermique vertical d'un pergélisol (1/2) |
|
---|---|
Fiche 3.1.8 |
|
![]() ![]() ![]() |
|
La température du sous-sol est fonction de la température de surface (MAGST). Plus celle-ci est basse, plus l'épaisseur du pergélisol est potentiellement grande. La température d'un pergélisol (comme celle de tout autre terrain) augmente avec la profondeur en raison du flux géothermique (de l'ordre de 1 à 3°C par 100 m). Dans les Alpes, elle est généralement comprise entre -3 et 0°C , traduisant ainsi une épaisseur de terrain gelé de 20 à plus de 100 mètres . Les variations de température du pergélisol se produisent néanmoins avec un temps de réponse qui s'accroît et une amplitude qui s'atténue en fonction de la profondeur. Ainsi, il faut environ 6 mois pour que l'énergie interceptée à la surface pénètre par conduction à 10 m de profondeur. A cette profondeur, les fluctuations à court terme des températures enregistrées à la surface sont filtrées. Les courbes d'évolution temporelle présentent alors des formes plus ou moins sinusoïdales. En raison de ce décalage, vers 10 mètres de profondeur, les températures maximales sont ainsi atteintes en hiver et les températures minimales en été. Lorsque le pergélisol est en équilibre avec les conditions climatiques en vigueur à la surface (MAGST), son profil thermique vertical est plus ou moins rectiligne. Un changement des températures de surface va entraîner différentes modifications de ce profil à différentes échelles de temps (cf. fig. 2, fiche suivante 3.1.9). Les causes de ces modifications peuvent être d’origine naturelle ou anthropique (construction d’un pylône, de pare-avalanches, etc. qui déstabilise le profil thermique).
Le dégel normal de la couche active dans les Alpes atteint quelques mètres chaque année. Son épaisseur réagit étroitement aux conditions climatiques de l'année écoulée (enneigement durant l'hiver et conditions météorologiques estivales).
Octobre 2002 : la couche active atteint environ 4.6 m d'épaisseur (correspondant aux valeurs annuelles mesurées depuis 1998).
Novembre 2003 : la couche active atteint environ 9 m d'épaisseur .
Octobre 2004 : la couche active atteint environ 4.8 m. d'épaisseur, niveau normal rencontré avant la canicule de 2003.
Se trouvant dans la roche en place et extrêmement pauvre en glace, le pergélisol du Schilthorn (BE) réagit assez rapidement aux variations climatiques. Dans un pergélisol riche en glace (comme celui du glacier rocheux de Murtèl-Corvatsch, Engadine (GR)) (fig. 1), l'épaisseur de la couche de dégel est beaucoup plus stable d'une année à l'autre. La chaleur emmagasinée à la surface sert surtout à faire fondre la glace, qui joue un rôle de « tampon » thermique (cf. fiches section 3.2).
Vous trouverez des courbes actualisées dans la rapport biannuel de PERMOS (www.permos.ch) ou dans le numéro de septembre de la revue ‘’Les Alpes’’ du Club Alpin Suisse (www.sac-cas.ch). |
---|
|
---|